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Essais matériels Väderstad TopDown 700 E-Services : l’outil qui gère lui-même sa profondeur

La nouvelle génération « E-Services » du TopDown automatise les réglages des diverses profondeurs de travail selon une carte de préconisation.

Nous avons profité de notre essai du John Deere 9RX 640 dans l’Ariège, chez Jérôme Ferraro, pour tester la dernière génération « E-Services » du TopDown 700, de 7 m de largeur de travail. Avec cet outil, Väderstad propose de moduler la profondeur de travail automatiquement grâce à une carte de préconisation. En bonus, nous avions également sous les yeux l’ancienne génération pour constater les évolutions.

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C'est avec le modèle TopDown 700 et sa largeur de travail de 7 m que nous avons réalisé cet essai. (© L.C.)

Fort de son succès, dû en particulier à sa polyvalence, le TopDown de Väderstad arrive dans une nouvelle version baptisée « E-Services ». Au menu : fondamentaux conservés, points faibles renforcés et, surtout, technologie embarquée. Pour tester cette nouvelle génération, nous avons attelé un modèle de 7 m de largeur, le TopDown 700 E-Services, à un tracteur à quatre chenilles triangulaires, le dernier John Deere 9RX 640, lors d’un essai dans le Sud-Ouest. L’exploitation de Jérôme Ferraro dans la Haute-Garonne, ayant accueilli ce double essai, nous avons également pu observer son TopDown 700 de génération précédente et constater ainsi les modifications apportées par le constructeur à sa nouvelle mouture.

Le TopDown est un outil polyvalent qui réunit deux rangées de disques à l'avant, avec un déchaumeur à dents et des disques de nivellement. (© L.C.)

Esprit conservé

Comme pour la version antérieure, le TopDown 700 E-Services présente, sur le même châssis d’une largeur de 7 m, une première double rangée de disques indépendants de 470 mm montés en « X » avec un espacement entre disques de 12,5 cm. Ces deux rangées de disques sont reliées au châssis par un parallélogramme. Il s’agit de la batterie de disques du déchaumeur « Carrier » de la marque, de quoi travailler en profondeur comme superficiellement. Ces disques sont suivis de quatre rangées de dents à sécurité non-stop hydraulique (700 kg de déclenchement à la pointe) avec un espacement entre chaque pointe de 27 cm au travail. Cette partie « déchaumeur à dents » reprend les caractéristiques de la gamme Opus de Väderstad pouvant travailler, elle aussi, en profondeur ou sur les premiers centimètres. L’outil est complété par une rangée de disques niveleurs prenant place devant le rouleau, ici un « Single SteelRunner », mais il est aussi en mesure de recevoir, au choix, un « Double SteelRunner » ou un « Double SoilRunner » (en U) pour finaliser le travail. Chacun des éléments du TopDown dispose de son propre réglage et peut également se désengager complètement. L’essieu placé au centre de la machine améliore la maniabilité pour les manœuvres. Un matériel complet, donc, mais qui peut s’avérer difficile à régler lorsqu’il travaille avec tous les outils engagés, d’autant que sa vitesse de travail recommandée, entre 8 et 12 km/h, laisse peu de temps pour intervenir. Sur les parcelles homogènes, adapter les paramètres un à un est une mission trop longue pour se révéler efficace sur la zone. C’est ici qu’entre en jeu la fonction « E-Services », qui consiste à automatiser les réglages de l’appareil selon une cartographie ou simplement à en préenregistrer pour fluidifier le passage d’une configuration à l’autre.

(© L.C.)
La possibilité d'enregistrer quatre réglages et de passer de l'un à l'autre en un simple clic séduit notre agri-essayeur, déjà utilisateur d'un TopDown d'ancienne génération. (© J-B Ney)

Châssis renforcé

Lors de l’attelage de l’outil, le temps nécessaire aux techniciens de Väderstad pour trouver des raccords hydrauliques adaptés au 9RX laisse le temps à Jérôme Ferraro de scruter avec moi les évolutions apportées au châssis de cette dernière génération. Celles-ci se cachent dans les détails. Sur la partie « déchaumeur à dents », par exemple, des plaques de renfort sont installées pour solidifier l’outil. Mais la modification la plus importante réside dans l’ajout de trois capteurs de position (un pour chaque élément travaillant), d’un capteur de pression pour le rouleau et d’un bloc hydraulique intelligent nécessaire au fonctionnement de l’application « E-Control » permettant de modifier les réglages de manière autonome. Ce bloc prend place sur l’arrière de l’appareil et doit être relié au tracteur via les prises load sensing et Isobus pour le pilotage de ses différentes fonctions.

Sur le nouveau TopDown, des renforts ont été apportés au châssis sur les points les plus à risque. (© L.C.)
(© L.C.)
Les capteurs nécessaires au fonctionnement du TopDown E-Services sont intégrés au châssis et isolés autant que possible des poussières. (© L.C.)

Réglé en quelques secondes

Lorsque l’attelage est fin prêt, direction la cabine, sur le terminal du tracteur, où s’affiche l’interface Isobus du TopDown. À défaut, Väderstad fournit un iPad lors de l’achat de l’outil pour utiliser l’application E-Control permettant d’afficher cette même interface (mise également à profit sur les semoirs de la marque). Pour les réglages non automatisés, la manœuvre est simple. J’indique simplement la profondeur de travail souhaitée, en centimètres, de chaque élément, plus besoin de descendre pour adapter les cales ! L’outil s’exécute ensuite et, après vérification, c’est validé ! La mise en route est donc un jeu d’enfant. Je peux ensuite mémoriser jusqu’à quatre réglages de profondeur (toujours en centimètres). Pour les agriculteurs connaissant bien leurs parcelles, il est possible de passer manuellement d’un mémo à l’autre dans divers endroits des parcelles, et ce, d’un simple clic. Chez Jérôme Ferraro, les coteaux impressionnants nous incitent à régler un mémo « montée », au cas où le tracteur serait à la peine, avec quelques centimètres de profondeur en moins sur les dents. Pour les « mouillères » – ces ronds dans les parcelles où l’humidité s’évacue moins rapidement –, un autre mémo est configuré. Nous passons ainsi de l’un à l’autre dans les différentes zones, l’outil adaptant ses réglages rapidement. Pour aller encore plus loin, Väderstad a créé pour nous une carte de préconisation. Celle-ci permet au TopDown, à l’image d’une carte destinée à moduler les apports, d’ajuster automatiquement ses réglages en fonction des besoins réels. Une fois la carte dans la console et le mode automatique engagé, il suffit de mettre l’outil au travail pour que celui-ci adapte, en continu, ses réglages selon les consignes et la position GPS. Cette carte peut être réalisée soit par l’agriculteur directement, soit par des organismes de conseil, après analyse de la structure et de la texture du sol, notamment. Toujours est-il que, même si la modulation de la profondeur à l’aide d’une carte de préconisation profite surtout aux plus aguerris, le simple fait d’indiquer une profondeur dans l’interface pour adapter les réglages est déjà un véritable plus. Grâce à cette facilité, l’utilisateur est encouragé à ajuster l’outil avec précision et en continu.

L'interface Isobus du TopDown E-Services propose de régler l'outil depuis la cabine directement en centimètres. (© L.C.)

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